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7 livres pour prolonger l'été loin du tumulte de la rentrée
7 livres pour prolonger l'été loin du tumulte de la rentrée

24 Heures

time05-08-2025

  • Entertainment
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7 livres pour prolonger l'été loin du tumulte de la rentrée

On profite du mois d'août pour terminer ses lectures d'été avant la vague de nouveautés de la rentrée littéraire. Getty Images Roman L'art de se réinventer selon Alessandro Baricco. L'auteur à succès de «Soie» ou du monologue «Novecento» a graissé ses colts pour écrire «Abel», récit infiltrant le western avec superbe. Le narrateur, qui donne son titre au roman, se présente comme un tireur, pistolero embrassant sa carrière et son don comme d'autres ont la vocation monacale. Le Grand-Ouest imaginé par l'Italien flotte sur un horizon mythique, pour ne pas dire mystique. Abel y exerce ses compétences du côté légitime de la loi, en tant que shérif, mais sans céder aux simplifications morales et hégémoniques des colons américains. Au contraire, fils d'une fantasque cavalière, il prête une oreille attentive aux sorcières autochtones et à son maître aveugle, néanmoins fine gâchette et grand lecteur de philosophie… «Quand on tire sans avoir peur, soit on est un idiot, soit on a réussi à chasser la peur de la surface du monde, en l'enfouissant dans un cachot où elle est destinée à grandir, invisible et féroce.» Sur une ligne de crête, entre comique et incantation, Baricco ne craint pas de faire parler la poudre de certains clichés, mais oppose avec talent la conquête calculatrice de l'homme blanc à la magie d'une nature où l'être humain a aussi sa place. (BSE) «Abel», Alessandro Baricco, Ed. Gallimard, 168 p. «Amormina B», Frédéric Roussel Récit dessiné «Amormina B» est un livre singulier et envoûtant, paru aux éditions romandes Hélice Hélas. Après «Grand Nord» en 2021, qui contait les errances et l'impossible mission d'un cartographe au pôle Nord, le Belge Frédéric Roussel propose un nouveau récit dessiné des confins, qui emporte cette fois sur «Amormina B». Le scientifique Léo Bakst, chargé de dénicher des traces de vie sur cette lointaine planète sans oxygène, où il fait -120 degrés, est le seul occupant de la toute nouvelle station princesse Inès. Il est aussi seul avec ses pensées. Et bientôt, seul pour partir à l'assaut de ce qui ressemble à un volcan. Et seul face au dilemme de la découverte qu'il y fait. Doit-il la communiquer ou non aux occupants d'«Amormina A», la planète la plus proche? Une planche de «Amormina B», de Frédéric Roussel. DR Le volume, entre prose poétique et roman graphique, alterne texte et dessins en noir et blanc de l'auteur, qui figurent par un paysage lunaire et la froide immensité de l'univers. On y devine aussi une solitude qui nous étreint, sans pour autant sembler peser sur le héros. Le tout compose une quête philosophique autour du frisson de la quête et de la finitude, emprunte de poésie et de mélancolie. Beau et envoûtant comme l'espace. (CRI) «Amormina B», Frédéric Roussel, Ed. Hélice Hélas, 325 p. L'opium frelaté de Nick Tosches Réédition Les éditions Allia rééditent pour la 7e fois cet opuscule, initialement un article pour «Vanity Fair» de 2000. Nick Tosches y racontait sa supposée quête d'opium, à la recherche du rituel historique immortalisé par Hergé dans «Le lotus bleu». Affabulateur patenté, l'écrivain américain finit par goûter ce plaisir interdit et, selon lui, en voie d'extinction, au Cambodge. Le bagout du New-Yorkais – faux dur volontiers enjôleur – est toujours plaisant, mais cela n'empêche en rien ce petit succès de librairie de mentir avec un aplomb crâne. Tout le monde sait que trouver une pipe d'opium est un peu plus ardu que se rouler un joint, mais demeure du domaine du possible, surtout pour le touriste asiatique. Allia entend refourguer la camelote de Tosches, mais cela permet de rappeler que la bibliographie de l'écrivain, décédé en 2019, compte quelques petits chefs-d'œuvre, eux aussi traduits et publiés par l'éditeur français, comme «Country: les racines tordues du rock'n'roll» ou «Hellfire», sa biographie de Jerry Lee Lewis… (BSE) «Confessions d'un chasseur d'opium», Nick Tosches, Ed. Allia, 80 p. Giacometti, un roman, deux récits Arts visuels Si l'homme s'y prête, le tempérament tourmenté, ténébreux, faire tenir dans un roman Alberto Giacometti , l'artiste du mouvement obsédé par sa quête, relève de l'aventure littéraire. Mais s'il n'est de loin pas le seul à l'avoir tentée – on ne compte pas non plus les films et autres biopics – Franck Maubert n'en est pas non plus à son coup d'essai. Son «Giacometti» sorti chez Fayard en mai regroupe deux de ses textes, l'un sur un amour moins connu de l'artiste, l'autre sur son œuvre la plus connue, «L'homme qui marche». Mais on pourrait également dire qu'il les fusionne tellement à la fin de cet ouvrage, qu'on a le sentiment d'avoir rencontré l'artiste sous un autre jour. Peut-être parce que Franck Maubert est dans l'émotion, plus que dans la réception critique d'une œuvre. Il est à cœur ouvert avec Caroline, le dernier modèle, la dernière muse, qu'il a retrouvée pour qu'elle lui parle de Giacometti . Et dans le souvenir du bouleversement artistique ressenti à la découverte de l'emblématique sculpture. Mais l'émotion n'enlève rien à l'excellent éclairage richement documenté, elle l'intensifie. (FMI) «Giacometti, Le Dernier Modèle, suivi de L'Homme qui marche», Franck Maubert, Ed. Fayard, 232 p. Joseph Kessel face à l'hitlérisme Histoire Les éditions Arthaud poursuivent la réédition des écrits journalistiques de Joseph Kessel. Après Israël, la mer Rouge, les États-Unis et ses plongées dans le Paris interlope pour «Détective», voici les reportages allemands de celui qui a déjà fait scandale avec «Belle de jour», mais qui n'a pas encore écrit «Le lion». Les textes réunis dans ce recueil vont de mars à août 1932. Hitler n'a pas encore gagné les législatives de novembre, mais c'est justement dans le bouillonnement et l'incertitude qui précède sa prise définitive du pouvoir que réside l'intérêt du regard de Kessel. L'auteur baroudeur voit le plus souvent juste. «Adolf Hitler se croyait un si grand homme qu'il en avait persuadé ses auditeurs.» La perception de l'écrivain ne s'exerce pas seulement dans un registre directement politique, mais aussi en creusant l'une de ses spécialités: les bas-fonds, un monde souterrain berlinois qu'il sait déchiffrer en grand lecteur des sociétés «inverses». Le dernier texte sélectionné, du 22 avril pour «France-Soir», n'apporte rien à ce qui précède, si ce n'est un contentement revanchard, qui dit aussi quelque chose du moment. Son titre? «Les Allemands demandent à cirer les bottes des officiers français»… (BSE) «Reportages en Allemagne», Joseph Kessel, Ed. Arthaud, 352 p. Une femme côté moteur Poésie Dans le ressac de la Beat generation, les femmes se sont parfois enlisées… Pour une Diane di Prima souvent invoquée, combien d'autrices oubliées? Ce recueil bilingue – et il faut bien ça pour mesurer le rythme et le punch, intraduisibles – permet de rallumer un nom dans une constellation féminine qui s'est parfois révélée des années après l'éclosion des mythes masculins – Kerouac, Ginsberg… «Drive» est ainsi l'occasion de (re)découvrir une Hettie Jones dont la poésie s'est plutôt épanouie sur le tard, après sa séparation d'avec l'artiste afro-américain LeRoi Jones. Une ode à la liberté, à la parole franche et aux virées dans sa bagnole baptisée Geronimo . Pas trop écolo, mais très féministe! «À Taos, une étrangère/m'a raconté qu'elle avait trouvé des mecs/jusqu'à ce que son cul/s'affaisse/Et si, de la même façon que la chair tombe/que la langue et les seins fondent/l'intelligence foutait le camp/avec les courbes» (BSE) «Drive», Hettie Jones, Robert Laffont – Pavillons Poche, 288 p. Les notes atmosphériques de Jon Hassell Notations «Atmospherics» nous rappelle au bon souvenir de Jon Hassell, trompettiste, mais surtout expérimentateur et voyageur musical impénitent dont la «Fourth World Music» réunissait traditions ancestrales et avant-gardes défricheuses, recherches ethnologiques et conceptions ambient . Celui qui a étudié la musique avec Pandit Prân Nath et Karlheinz Stockhausen, collaboré avec Riley, Farafina, Eno, Byrne ou Bono (!) s'est parfois aussi piqué de quelques textes où il revenait sur ses conceptions musicales et réfléchissait sur son temps. Réunies dans ce volume illustré, ses notations permettent de revisiter les titres légendaires de sa discographie, d'exhumer certains de ses amis, mais surtout de profiter des réflexions d'un esprit curieux… et critique. «Dans la technoculture occidentale, le recours à une musique totalement abstraite, à la Muzak, déployée en fond sonore lors d'événements humains, a pour inévitable corollaire la banalisation et la perte du sens de ce qui en fait l'originalité et la raison d'être.» (BSE) «Atmospherics», Jon Hassell, Ed. Allia, 128 p. On lit quoi cet été en Suisse? Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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